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Ici, c'est Corserey
Eglise
Église
Saint-Pierre
© Alain Wicht
Construction
Une chapelle (voir ci-dessous), dont l'origine remonte au 15ème siècle, se trouvait dans l'actuelle cour d'école. En 1877, l’assemblée communale est appelée à se prononcer sur la question de réparer la chapelle existante ou de la construire à neuf. En 1890, l’assemblée vote à l’unanimité pour la construction d’une nouvelle chapelle de l’autre côté du chemin et exprime le voeu que les travaux commencent le plus rapidement possible. S’agissant du financement, la proposition du Conseil communal est adoptée, à savoir suppression des partages de bois annuels pendant 10 ans et demande au Conseil d’Etat de faire des coupes de bois pour fr. 20’000.-
En 1895, le devis et les plans présentés par l’architecte Adolphe Fraisse (qui est également l'architecte de la gare de Fribourg) sont approuvés, moyennant quelques modifications pour faire baisser le coût, estimé à fr. 35’000.- Finalement, le devis est maintenu, les travaux se feront à bras et par journées communales par les citoyens. L’ancienne chapelle est démolie en 1896 (l’emplacement deviendra une place de gymnastique) et la bénédiction de la première pierre a lieu la même année. On décide à l’unanimité de dédier la nouvelle chapelle à saint Pierre, le second patron sera saint Sylvestre et le troisième saint Sébastien.
Création de la paroisse
En même temps, une procédure de séparation d’avec la paroisse de Prez est entamée. Le 2 novembre 1898, le conseil paroissial de Prez donne un préavis défavorable à la demande en séparation de la commune de Corserey. Cette dernière prie ledit conseil de réunir l’assemblée paroissiale pour discuter d’une affaire aussi importante. Monseigneur tardant à se prononcer sur la dissolution de la paroisse, le conseil communal décide de se rendre in corpore à l’Evêché. Il trouve en la personne de Mgr Pèlerin une oreille attentive. En réponse à certaines remarques déjà formulées par le chapelain, l’évêque demande à la commune de porter le traitement annuel du futur curé à fr. 1400.-. Décision positive de l’assemblée à condition que Corserey soit érigé en paroisse.
Le 29 juillet 1900, après 3 ans et demi d’attentes et de continuelles démarches, les villageois prennent connaissance, avec une joie bien légitime de l’Arrêté du Conseil d’Etat du 21 courant érigeant la commune de Corserey en paroisse.
L'élection du premier conseil paroissial est fixée le 14 août 1900. Le premier président fut Victor Defferrard et le premier curé M. l’abbé Constant Jacob, chapelain de Saint-Aubin. Dès 1901, après les élections paroissiales régulières, c’est Eugène Chatagny qui présidera le conseil de paroisse. Les premières séances montrent les difficultés financières auxquelles est confrontée la jeune paroisse. Elle fait voter à grand-peine les impôts au même taux que ceux qui étaient payés à la paroisse de Prez, mais cela ne suffit pas. Des quêtes et des souscriptions sont organisées pour acheter un orgue (Elingher, 1902), pour décorer le maître-autel et les autels latéraux (Messmer, 1907) et pour installer la lumière électrique (1909).
En 1911, le président annonce au conseil paroissial que M. Isidore Chatagny, syndic d’Onnens, « favorisé par le sort, ayant gagné un lot de fr. 50’000.-, a la généreuse idée de verser deux mille francs à la paroisse de Corserey dans le but de faire installer une troisième cloche. » Après examen des cloches existantes, en présence du fondeur M. Robert de Porrentruy, il est décidé de fabriquer une cloche de 430 kg donnant le si bémol. Elle sera dédiée à saint Antoine. On constate en même temps que la petite cloche est fêlée. Elle sera refondue en la ramenant au do. Les frais liés à cette dernière seront pris en charge par le Rvd curé de Farvagny, Louis Chatagny, et par Esther Chatagny, épouse d’Arsène.
L’église, dédiée à saint Pierre, sera officiellement consacrée le 12 novembre 1912.
Cloche de 1873
Décorations
La photo ci-dessous, non datée, doit avoir été prise à peu près à cette époque. Notez la riche décoration des autels latéraux, la peinture parsemée de fleurs de lys, le lustre et, derrière le choeur, le vitrail dit de la Sainte Famille. Les vitraux actuels sont de Paul Monnier. Ils ont été installés entre 1948 et 1950, grâce à la générosité de Mme Adélaïde Tedeschi.
Allez jeter un coup d’oeil ici, les photos des vitraux de Jean-Louis Pitteloud sont magnifiques.
En 1921, le curé Biolley a offert à la paroisse une horloge dont le mouvement fait l’admiration des connaisseurs encore aujourd’hui.
L'église a été rénovée plusieurs fois. Elle a malheureusement perdu ses clochetons dans les années 70, comme on peut le voir sur les photos ci-dessous :
Aujourd’hui, après rénovation intérieure et extérieure :
chapelle
saint-sylvestre
Statue de Saint Pierre provenant de la chapelle Saint-Sylvestre de Corserey
Hans Geiler, vers 1520
Musée d'art et d'histoire de Fribourg
Le texte suivant, décrivant la lutte menée par les gens de Corserey entre le 15ème et le 20ème siècle pour construire une chapelle et la faire desservir par un chapelain indépendant de la paroisse de Prez, a été écrit par le Père Apollinaire Dellion. (Dictionnaire historique et statistique des paroisses catholiques du canton de Fribourg, 1898, 9ème volume, p. 222-236)
Retrouvez le texte original
A noter que le Père Apollinaire Dellion est le demi-frère d'Adrien Dellion, instituteur à Corserey entre 1862 et 1878, qui a supervisé les travaux de construction de l'église.
Le premier oratoire fut bâti dans les années 1440 sur le terrain qui est aujourd’hui la cour d’école. Il fut dédiée à saint Sylvestre, saint Pierre et saint Sébastien. Une fondation fut créée en 1463 par Jean, fils de Rolet Noschet. Il y donnait une rente de 40 sols, à laquelle les gens de Corserey y ajoutaient encore 20 sols, pour l’établissement d’une messe en l’honneur de saint Sylvestre, que le curé de Prez devait célébrer à perpétuité chaque mercredi de l’année.
Statue de Saint Sébastien provenant de la chapelle Saint-Sylvestre de Corserey
Hans Geiler, vers 1520
Musée d'art et d'histoire de Fribourg
Vers 1500, la chapelle devint plus importante. Quatre cardinaux accordaient 100 jours d’indulgence à ceux qui la visiteront. 40 jours seront encore ajoutés en 1507. Contrairement à ce qu’écrit Dellion, le titre n’est pas perdu mais fait partie des archives communales de Corserey. Quelques années plus tard, en 1513, toute la population prit la résolution de créer un bénéfice suffisant pour l’établissement d’un chapelain dans le village. A la tête du mouvement apparaissent deux prêtres, dont l’un était probablement de Corserey et l’autre de Mannens. Chaque famille donna avec générosité; ces vingt et quelque noms de chefs de famille sont l’indice d’une population de 200 à 250 âmes.
La fin du XVIe et le commencement du XVIIe siècle ne furent pas favorables à la chapelle de Corserey ; les archives ne livrent aucun document donnant les raisons qui ont empêché la nomination d'un chapelain. En 1663, Mgr Strambin donna par trois fois des ordres de rétablir la chapellenie mais ils ne furent pas exécutés. Les habitants de Corserey s’adressèrent alors à l’avoyer de Fribourg, qui les renvoya devant une commission chargée d’écouter et d’examiner les raisons d’opposition du curé. Les gens de Corserey furent éconduits. Battus mais non découragés, ils frappèrent à toutes les portes. En 1777, Mgr de Montenach leur révéla la cause véritable de l’opposition: le Révérend curé de Prez prétendait profiter de tous les avantages qu’avaient perçus ses prédécesseurs, qui avaient depuis fort longtemps joui de la rente de la chapelle de Corserey.
Rétablissement de la chapellenie
La lutte ne fut pas terminée. En dépit de l’opposition de l’évêque, du curé et de l’avoyer, les habitants de Corserey s’adressèrent en appel au métropolitain de l’évêché de Lausanne, à l’archevêque de Besançon. La question fut jugée en cour épiscopale et donna tort au curé de Prez, sieur Morel, qui fut invité à remettre au chapelain qui sera nommé tous les biens dépendants du bénéfice. La Révolution française allait tout bouleverser et l’affaire n’eut encore une fois aucune suite. Il fallut attendre 1832 pour que Mgr Pierre-Tobie Yenny accorde à la commune de Corserey le rétablissement d’un chapelain avec la jouissance des anciennes rentes de la chapelle, en réservant toutefois une indemnité pour M. le curé-doyen Pernet.
Le premier chapelain fut Dom François Passier, qui ne resta que deux ans. En 1834, la commune acheta pour fr. 195.- la maison de Jacques Chatagny pour en faire la cure. Ce bâtiment, situé à côté de la chapelle, c’est-à-dire sur l’actuelle cour d’école, était sans doute en mauvais état. Plutôt que d’ajouter un deuxième étage en pierres sur l’existant en bois, l’assemblée décida en 1854 de construire un nouveau presbytère sur un autre emplacement. Une commission fut chargée de faire exécuter les travaux. Les charrois et les travaux devraient se faire par les paroissiens, en proportion de leur taxe cadastrale.
Nouvelle construction
En 1877, l’assemblée communale est appelée à se prononcer sur la question de réparer la chapelle existante ou de la construire à neuf. En 1890, l’assemblée vote à l’unanimité pour la construction d’une nouvelle chapelle de l’autre côté du chemin et exprime le voeu que les travaux commencent le plus rapidement possible. S’agissant du financement, la proposition du Conseil communal est adoptée, à savoir suppression des partages de bois annuels pendant 10 ans et demande au Conseil d’Etat de faire des coupes de bois pour fr. 20’000.-
En 1895, le devis et les plans présentés par l’architecte Adolphe Fraisse sont approuvés, moyennant quelques modifications pour faire baisser le coût estimé à fr. 35’000.- Finalement, le devis est maintenu, les travaux se feront à bras et par journées communales par les citoyens. L’ancienne chapelle est démolie en 1896 (l’emplacement deviendra une place de gymnastique) et la bénédiction de la première pierre a lieu la même année. On décide à l’unanimité de dédier la nouvelle chapelle à saint Pierre, le second patron sera saint Sylvestre et le troisième saint Sébastien. Après l'érection de la paroisse, elle deviendra l'église St-Pierre (voir ci-dessus).
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