
Ici, c'est Corserey
École
Séparation d'avec l'école de Prez
Au 18ème siècle, il n’y avait qu’une école par paroisse. Les enfants de Corserey (ceux qui le pouvaient ou le voulaient) fréquentaient par conséquent l’école de Prez. En 1800, un arrêté autorisa une école par commune. Il semble que Corserey en profita jusqu’en 1819, où l’école fut abolie par le Conseil de l’éducation (L’école primaire fribourgeoise sous la Restauration, Louis Sudan, 1934).
Les habitants de Corserey se battent pour conserver leur école au village. Le gouverneur de la commune, Jean Chatagny, se rend à Fribourg, on mandate le notaire Gendre de Montagny pour dresser une pétition demandant la séparation d’avec l’école de Prez. Par ailleurs, selon les procès-verbaux, on a coupé du bois pour construire « la maison du régent » et on est allé chercher un char de tuiles à Payerne.
En 1833, le syndic Jean Joseph Vuarnoz écrit un mémoire à conserver «pour souvenir» dans les archives de la Commune de Corserey. On l’y trouve encore aujourd’hui:
Ce n’est qu’en 1832 que les communes de Corserey et de Prez signent une convention précisant les modalités de séparation.

Tous les particuliers et habitants du village de Corserey ne paient rien moins et rien plus pour le régent à Corserey qu’ils en payaient pour celui de Prez.
Pour finir de solder ce salaire, les enfants capables d’assister à l’école payeront par égale portion ce qui sera nécessaire pour solder le convenu du régent, à l’exception des enfants de familles pauvres qui le demanderont par charité. La pieuse bourse des pauvres du village payera ce qui surpassera au-dessus de deux francs.
Tout particulier et habitant dans le village de Corserey verse 12 batz par année pour le salaire du régent. En contrepartie, chacun recevra l’eau bénite 12 fois par an. Suit une liste de ce que chaque chef de famille doit payer.
Entre 1840 et 1848, plusieurs instituteurs se sont succédé. Peu formés, ils ne donnaient pas satisfaction aux autorités qui allaient régulièrement se plaindre auprès de l’inspecteur. Ils recevaient un salaire qui dépendait du nombre d’élèves fréquentant l’école. Or, celui-ci ne faisait que baisser. De 20 en 1840, on passe à 10 en 1844. Il faut attendre 1848 et la loi sur l’éducation pour que l’école soit vraiment obligatoire et mieux organisée. Un autre système de rémunération est mis en place.
Premier bâtiment d'école
Apparemment, un bâtiment existait déjà en 1830, mais en mauvais état. Des travaux sont régulièrement entrepris, souvent sur ordre de l’Inspecteur scolaire.
Comptes 1839

En 1862, l’assemblée communale décide d’agrandir la maison d’école sur un côté afin d’y placer des escaliers intérieurs pour monter à la salle de classe. Elle décide également de vendre du terrain communal pour faire des réparations majeures à la maison d’école.
En 1880, on demande à Dom Joseph Wicht, révérend chapelain, s’il ne pourrait pas céder son jardin attenant à la chapelle pour les exercices de gymnastique moyennant, bien entendu, une indemnité fixée entre parties. M. le Chapelain cède à la commune le jardin demandé sous réserve toutefois de l’approbation de Mgr l’Evêque.
Rénovation de la salle de
classe en 1915
En 1915, se tient une assemblée des contribuables, motivée par le fait que la salle d’école ne répond plus aux règles de la salubrité et de l’hygiène. Le Révérend Curé Biolley s’exprime en tant que président de la commission scolaire:
Nous avons trois points à considérer et nous avons à nous demander où en sont nos enfants au point de vue de l’éducation physique, intellectuelle et morale. Les deux derniers points sont en progrès mais par contre nos enfants ne sont point si forts au point de vue physique. D’où vient le mal? Pourtant ce n’est pas la nourriture, qui est bonne. Cela ne peut provenir des logements qui sont généralement sains, ni du manque de vêtements chauds en hiver car nos enfants sont bien emmaillotés. Ce ne peut être que de la salle d’école qui leur est nuisible.
Il donne connaissance des défauts de la salle:
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Manque de lumière suffisante et et de bonne lumière venant du sud-est et de gauche à droite
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Manque de moyens de ventilation
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Plancher mauvais, véritable nid de poussière et de microbes
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Manque un décrottoir
L’année suivante, c’est une lettre de l’Inspecteur scolaire déplorant l’absence de préau, de place de récréation et d’endroit pour cours de gymnastique qui obligera le conseil communal à négocier avec Jacques Monney pour la vente de son jardin. Vu l’opposition de ce dernier, le Conseil d’Etat autorisera l’expropriation.
Dans un compte rendu annuel tenu par le curé, on apprend qu’une personne anonyme fera don de fr. 6’000.- pour réparer de fond en comble la maison d’école et pour l’achat du terrain adjacent pour la cour de récréation.

Agrandissement de 1947
Des travaux importants seront entrepris en 1947 à la demande de l’instituteur. L’architecte Rosset expose les projets de travaux:
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Trois chambres pour l’instituteur au rez-de-chaussée
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Construction d’une salle dans les combles pour l’enseignement des travaux manuels et du catéchisme
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Aménagement des toilettes et d’un vestiaire convenable
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Restauration complète des encadrements des fenêtres et des façades
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Aménagement des abords de l’école et établissement d’une place de jeu
Coût total: Fr. 55'000.- avec subvention de l’Etat de 20%, soit Fr. 11’000.-

Aujourd'hui
La création d’un cercle scolaire avec Lentigny, Lovens, Onnens et Corjolens en 1978 a nécessité plusieurs agrandissements de l’école. En 2008, un nouveau bâtiment, situé derrière l’ancien, a été construit pour abriter deux salles de classe, une grande salle et l’administration communale.
Actuellement, le cercle scolaire comprend les villages de Corserey, Prez-vers-Noréaz, Noréaz et Ponthaux.

Noms des instituteurs de Corserey (liste peu sûre avant 1850)
1811
1836
1843
1844
1845
1849
1850-1851
1851-1854
1854-1855
1855-1859
1859-1860
1860-1862
1862-1878
1879-1884
Jean Donzallaz
Jean Joseph (Marcellin) Vuarnoz
Joseph Dougoud
Dénervaud
Page
Auguste Vuarnoz
Albert Cretin
Julien Baillif
Schrötter
Pierre Oberson
Jean Joseph (Marcellin) Vuarnoz
Xavier Duruz
Adrien Deillon
Marie Jacquier
1884-1886
1886-1889
1889-1890
1890-1892
1892-1894
1894-1902
1902-1912
1912-1924
1924-1932
1932-1959
1959-1968
1968-1970
1970-2010
dès 1977
Aimé Oberson
Ernestine Bourqui
Louis Walker
Raymond Jaquet
Charles Corminboeuf
François Monnard
Auguste Lambert
Paul Bugnon
Louis Bugnon
Ernest Maradan
Hermann Baeriswyl
Interim Pillonel
Joseph Bard
cercle scolaire avec plusieurs enseignants